Témoignage client-adhérent Cerfrance
Interview : CREPI Finistère
CREPI Finistère : Mises en relation efficaces entre employeurs et candidats
Responsable du CREPI Finistère depuis 2018, Corinne Philbert y a trouvé une opportunité d'innover et de valoriser les employeurs voulant s'impliquer et agir concrètement pour l'emploi.
Interview de Corinne Philbert réalisée par Régis Campion, responsable Veille et Innovation chez Cerfrance Bretagne, pour le magazine Gérer pour Gagner n°66 (mai-juin-juillet 2023)
Régis Campion : En tant que responsable du CREPI Finistère, pouvez-vous nous présenter la structure et ses missions ?
Corinne Philbert : Le CREPI est un club d'entreprises, partenaire de l'insertion et de l'emploi. Dans le Finistère, il existe depuis 2018. Notre structure a rejoint un réseau national qui compte 16 clubs en France. On fête cette année les 30 ans de la création du réseau national des CREPI. Notre mission principale est d'organiser des événements qui vont faciliter la rencontre directe entre les entreprises recruteuses et les personnes en recherche d'un emploi. La rencontre entre ces acteurs est vraiment le moteur essentiel de nos actions. Au-delà de cette rencontre, nous permettons également aux entreprises de faire ressortir leur savoir-faire, de mettre en avant leur métier et leur filière professionnelle. Nous sommes amenés à travailler avec elles notamment sur la valorisation de leur « marque employeur ». Nous permettons également des échanges interentreprises pour améliorer leurs pratiques de recrutement, de gestion des ressources humaines ou encore de fidélisation de leurs salariés.
RC. : Concrètement, quelles sont les actions ou réalisations que vous mettez en place pour permettre ces rencontres ?
CP. : Nous créons des événements collectifs, par exemple l'organisation d‘un rallye pour l'emploi. Durant 3 jours, nous allons visiter avec les personnes en recherche d‘emploi, une vingtaine d'entreprises d'un territoire ou d'un bassin d'emploi. Par petits groupes, ces personnes visitent 2 entreprises par jour durant les 2 premiers jours et réalisent ensuite, au cours du 3e jour, une exposition pour présenter les entreprises et les métiers qu'elles ont découverts. Pour clôturer ce rallye, les entreprises concernées et les personnes en recherche d'emploi sont toutes conviées au vernissage de l'exposition, qui permet de se rencontrer.
Autre événement phare du CREPI : le parrainage de personnes en recherche d'emploi par des salariés ou des chefs d‘entreprise. Nous convions au cours d‘une journée, une douzaine à une quinzaine de parrains et filleuls qui vont faire connaissance. L'idée est que le parrain puisse coacher, en quelque sorte, son filleul pour l'aider dans sa recherche d'emploi et éventuellement lui faire profiter de son réseau de partenaires.
Enfin, une de nos actions majeures est l'accompagnement des entreprises dans le déploiement de leur « marque employeur ». Pour ce faire, nous organisons des soirées autour de cette thématique, pendant lesquelles des collaborateurs de plusieurs entreprises montent sur scène pour exposer, sous forme de saynètes, les avantages qu'ils trouvent à travailler dans leur entreprise. Par ce biais, les personnes en recherche d‘emploi dans la salle pourront s'identifier à certains profils de collaborateurs et avoir envie de rejoindre leur structure.
RC. : Comment se positionne le CREPI dans la sphère des différents organismes qui gravitent autour des thématiques de la recherche d'emploi et de l'insertion professionnelle ?
CP. : La spécificité du CREPI, par rapport aux autres acteurs partenaires de l'emploi (avec lesquels nous travaillons malgré tout), est qu'elle met les entreprises au coeur des actions menées ; ce sont elles qui définissent leurs priorités. Nous travaillons à partir de leurs problématiques, aussi bien en termes de recrutement, de fidélisation, de formation… Nous nous appuyons sur les partenaires de l'emploi pour sourcer les personnes en recherche d'un travail et les inviter à participer à nos actions.
RC. : Quels sont les enjeux du marché de l'emploi en 2023 ?
CP. : À mon sens, le premier axe essentiel est la valorisation des filières professionnelles qui ont, par le passé, été oubliées ou dévalorisées. Je parle ici, aussi bien du bâtiment, de l'industrie ou encore du médico-social. Les professionnels doivent être acteurs du renouveau, pour montrer que les pratiques et les conditions de travail ont évolué dans le bon sens pour la plupart de ces métiers.
L‘autre enjeu du marché de l‘emploi en 2023 concerne le rapport au travail que les salariés ont, que ce soit en termes de flexibilité, d'organisation du travail ou encore de temps de travail comme la semaine de 4 jours dont on entend de plus en plus parler.