Les filières oléagineux et protéagineux

On compte 95 000 livreurs qui cultivent 2,3 millions d'hectares pour réaliser une production nationale annuelle de 6,9 millions de tonnes d'oléagnieux (colza, tournesol, soja et lin). 

Le colza représente 75% de la production totale de graines avec 5,2 millions de tonnes. La production de tournesol s'affiche à 1,4 millions de tonnes et celle du soja ne s'élève qu'à 343 000 tonnes. Notons que cette dernière a connu une augmentation significative sur les six dernières années (+76%). La forte demande de soja non OGM ou bio, destiné à être incorporé dans les rations des productions animales, explique cette hausse des surfaces cultivées en soja. 

Le secteur des oléagineux est fortement dépendant des politiques menées en matière de biocarburants. C'est aussi un secteur où la tranformation industrielle est prépondérante. La trituration des graines représente pas loin de 80% des graines récoltées. Le tourteau, sous-produit de l'extraction de l'huile, est incorporé dans les rations de l'alimentation animale. C'est une source très importante de protéines. Le soja affiche 45% de taux de protéines, le colza 35% et le tournesol 28%. 

En tant que leader de la production oléagineuse, la Francce est aussi le premire exportateur. La totalité des exportations est à destination de l'Union européenne, sous forme de graines pour 1,5 millions de tonnes et sous forme d'huile pour 700 000 tonnes. Notons que les importations concernent essentiellement les tourteaux de soja, dont l'UE et la France sont très déficitaires. Elles atteignent encore 4,7 millions de tonnes et illustrent notre forte dépendance en protéines pour l'alimentation animale. 

Côté protéagineux (pois, féverole, lupin), la France est le premier producteur européen et exporte près de la moitié de sa production essentiellement dans les pays de l'UE. La Norvège capte à elle seule les deux tiers des exportations de féverole pour le secteur de la pisciculture. Au regard des surfaces cultivées (276 000 ha), des volumes produits (833 000 t) et du faible nombre de producteurs (16 000), la filière protéagineuse fait figure de petit poucet des grandes cultures. Pourtant, son importance dans la recherche de diversité des assolements est très intéressante. 

Malgré ses atouts agronomiques et la demande des marchés, la production de protéagineux affiche une baisse tendancielle depuis 2005. Le pois fourrager représente les trois quarts des surfaces mais sa place dans les assolements est en diminution pour atteindre un palier autour de 130 000 hectares. 
Les marges par hectare ne semblent pas satisfaire les producteurs. A cela s'ajoutent des difficultés de récolte certaines années. 
Le lupin reste confidentiel même si la recherche a montré tout son intérêt dans l'alimentation animale.

Sur le marché intérieur, les débouchés des protéagineux se partagent entre l'alimentation animale pour 100 000 tonnes et l'alimentation humaine pour 160 000 tonnes.