Comment sécuriser son système agricole ?
3 voies pour gérer les risques
Publié le 01.03.2023
1. REDUIRE LES RISQUES
Rechercher l’autonomie du système permet sans conteste de diminuer le risque. Les exemples sont nombreux : renforcer l’autonomie alimentaire de son élevage par des choix d’assolement et d’alimentation judicieux pour être moins dépendant des intrants, jouer la complémentarité en alliant culture et élevage pour disposer de fumure, produire son énergie...
Diversifier ses productions est aussi une piste à étudier pour sécuriser le système : diversification des cultures pour minimiser les risques liés à un climat peu favorable, diversification des produits ou des clients pour limiter les risques de marché. Concernant les biens matériels, on pourra réduire les risques par de la prévention : présence d’extincteurs et de réserves à eau quand cela est possible, entretiens réguliers des machines et équipements, vérification des installations électriques, stockage du fourrage à distance des matériels... autant d’actes de prévention qui diminueront les risques d’incendie ou d’accident.
2. CONSTITUER DES RESERVES
On pense, en premier lieu, aux réserves financières qui peuvent permettre de faire face en cas de coup dur, sans mettre en péril l’avenir de l’exploitation. Attention, plus l’activité est gourmande en capitaux et/ou plus l’entreprise est jeune, plus il sera difficile de constituer cette épargne de précaution.
Mais d’autres formes de réserves peuvent tout de même venir sécuriser le système. Par exemple, les stocks fourragers constitués lors d’une bonne année de récolte, telle que 2021, ont considérablement aidé à faire face à la sécheresse de 2022.
La constitution d’une réserve financière doit être intégrée dès le projet d’installation, en ayant recours, s’il le faut, à un prêt « fonds de roulement ». Ce dernier sera toujours plus facile à obtenir en phase de projet qu’après la survenance d’un aléa.
Le contexte d’instabilité actuel nous amène à intégrer la constitution d’une épargne de précaution dans nos réflexes de gestion par une approche très pragmatique. À titre d’exemple, si la conjoncture est favorable, je place sur un compte dédié 30 € / 1000 litres de lait vendus et je pourrai les utiliser si un contexte moins favorable se présente.
Citons la contractualisation comme la gestion d’une forme de réserve : en période favorable, négocier son aliment pour six mois voire un an, permet de disposer « d’une réserve » d’aliment, à prix déjà fixé, même si celle-ci n’est pas physiquement présente sur votre ferme.
3. COUVRIR LE RISQUE PAR DES ASSURANCES
Si certaines assurances sont systématiquement souscrites, d’autres le sont beaucoup moins. Il arrive encore trop fréquemment que l’humain soit moins bien assuré que le matériel. Il vous revient d’analyser votre propre situation pour mesurer quelles seraient les conséquences d’un arrêt de travail d’un mois, de trois mois, de six mois... La solidarité est une valeur forte en agriculture mais rencontre parfois ses limites. Mesurer le risque et ses conséquences permet de mettre en place les moyens adéquats comme l’adhésion au service de remplacement ou encore la mise en place d’un contrat d’indemnités journalières (IJ), complétant les IJ MSA qui ne permettent pas à elles seules de financer un remplacement.