Embauche de main-d'œuvre agricole étrangère
Publié le 30.10.2020
Que dit la loi ?
Les travailleurs européens bénéficient d’un principe de libre circulation et, par conséquent, leur embauche sur le territoire français ne nécessite pas d’autorisation particulière. En revanche, pour un travailleur étranger hors Union européenne qui souhaiterait être embauché en France, un titre de séjour valant autorisation de travailler est obligatoire. Le délai d’instruction de ces dossiers par l’Administration est de deux mois. À défaut de réponse, la demande est réputée rejetée. Pour toute embauche de main-d’œuvre étrangère, l’employeur doit donc s’assurer que le salarié recruté soit bien en possession d’un titre l’autorisant à exercer une activité professionnelle en France et vérifier auprès de la Préfecture la validité de ce document.
Pour accorder ou refuser l’autorisation de travail, le préfet prendra en compte plusieurs critères tels que la situation de l’emploi dans la profession et dans la zone géographique, l’adéquation entre la qualification et les diplômes, les caractéristiques de l’emploi. Dans certains secteurs en tension, la situation de l’emploi ne peut toutefois pas être un critère de refus : un arrêté du 18 janvier 2008 liste ces métiers selon les régions.
Un coût pour les entreprises
L'embauche d’un travailleur de nationalité étrangère qui ne réside pas en France n’est pas gratuite. L’employeur mène une “procédure d’introduction” auprès de la DIRECCTE. Il verse ensuite une contribution forfaitaire auprès de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII).
- Pour une embauche d’une durée supérieure à 12 mois : un montant fixé à 55% de la rémunération mensuelle brute versée, prise en compte dans la limite de 2,5 fois le Smic.
- Pour une embauche temporaire d’une durée de 3 à 12 mois : le montant de la taxe par salarié varie entre 74 € et 300 € selon le niveau de salaire mensuel brut versé.
- Pour un emploi saisonnier : le montant de la taxe est modulé selon la durée de l’embauche (50 € par mois d’activité complet ou incomplet).
Le primo-arrivant s’acquittera également d’une taxe pour la délivrance d’un premier titre de séjour, d’un montant de 60 à 250 € en fonction de la nature de la demande. Enfin, lorsque le travailleur étranger effectuera une visite médicale auprès de l’OFII, l’employeur devra régler une redevance forfaitaire d’un montant fixé à 168 €.
Des obligations parfois méconnues
À la demande du salarié, le contrat de travail pourra être traduit dans sa langue. Par ailleurs, en cas d’hébergement collectif, une déclaration annuelle à la préfecture qui décrit les caractéristiques de l’hébergement sera nécessaire.
Le Code du travail prévoit des sanctions financières et pénales en cas d’irrégularités liées à l’embauche d’un travailleur étranger.
Cas du Royaume-Uni
Le retrait du Royaume-Uni de l’Union Européenne est effectif depuis le 1er février 2020. Néanmoins, l’accord sur le Brexit définit une période de transition jusqu’au 31 décembre 2020 où le droit de l’Union reste applicable. Les ressortissants britanniques n’ont donc pas l’obligation de demander un titre de séjour jusqu’à la fin de la période transitoire et durant les six premiers mois qui la suivent. À compter du 30 juin 2021 (sauf prorogation), l’État d’accueil pourra exiger que les ressortissants britanniques introduisent une demande de titre de séjour. Ils devront demander la délivrance de titres portant la mention “Accord de retrait”.