Fin du cash, le clash ?
Publié le 12.09.2023
Et si la fin du cash était pour 2028…
Fantasme ? Théorie du complot ? Inexorable trajectoire ?
En deux ans la progression contrainte par la pandémie du paiement sans contact, et l’attente environnementale des consommateurs sur la suppression des tickets de caisse en août ou septembre 2023, par exemple, ont repoussé des limites que seule la force de l’habitude pouvait maintenir en l’état.
Comment ne pas envisager une nouvelle ère au regard de la circulation des espèces qui représente moins de 10 % des transactions sur le territoire, aidé en cela par le plafonnement à 1 000 € des paiements en espèces ? Quand la proposition 16 du rapport du Comité Action Publique 2022 réalisé en 2018 recommandait au gouvernement d’aller vers une société « zéro cash ». Quand seulement 0.7 % de la population n’a pas de compte bancaire. Quand la Commission Européenne est prête à supprimer les pièces de 1 à 2 centimes d’euros intégrant le risque d’une hausse mécanique des prix, et quand le côté sanitaire des échanges en monnaie fiduciaire est devenu suspect de transmission des virus.
Alternatives : nouvelles monnaies, investissements et spéculations
En un an, le marché des cryptomonnaies a été divisé par 3, alors monnaies ou seulement titres d’investissement ? On se rend compte que l’alternative n’est pas complète avec cette monnaie moins pratique pour les transactions ordinaires, aux valeurs discutables, en gestion via des bourses d’échange au fonctionnement trop opaque pour sa pérennité à l’instar de la plateforme FTX. La perte de confiance est peut-être le crépuscule d’un système qui se voulait disruptif mais qui rentrera dans les codes historiques progressivement.
Ne constatons-nous pas que pour des collectes de soutien ou les projets de cadeaux collectifs les plateformes issues du crowdfunding telles Leetchi et d’autres font déjà partie de notre environnement ? Quand l’application La Quête autorise le smartphone dans les églises, et que le « panier de quête » sur la base d’un accord carte visa et diocèse de Paris atteste du déploiement numérique de l’outil, il est indéniable que l’usage des espèces est en pleine régression. Les arguments les plus divers : modernité, hygiène, sécurité des marchands et des clients, lutte contre le blanchiment d’argent, sont réunis pour conduire ce grand changement qui reléguera au passé notre paiement dit « en monnaie sonnante et trébuchante ».
En espérant que le nouveau « trébuchet numérique » reste à la hauteur !