La filière Volailles de chair
Le solde commercial de l’UE est de 1,506 Millions de tonnes
L’Union européenne reste un grand acteur de la filière avicole à l’échelle mondiale. Les exportations se sont élevées à 2,340 millions de tonnes pour une production de 12,773 millions de tonnes. L’Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient sont les principaux clients de l’UE, mais un grand nombre de pays achète en Europe, ce qui donne une très forte diversité des débouchés. La Pologne est devenue en quelques années le leader de la production avec des coûts de production très compétitifs et des outils d’abattage innovants. La France et l’Espagne complètent ce trio de tête de l’aviculture européenne.
800 000 tonnes de volailles importées en France en 2022
À l’instar de l’Union européenne, on assiste à une diminution de la production française en 2022 par rapport à 2021, notamment en canards (-32 %) et en dindes (-18 %), alors que la production de poulets ne diminue que de 1,4 %. Cette forte baisse, due à la grippe aviaire, fait suite à une diminution tendancielle de la production de volailles en France depuis une vingtaine d’années. En conséquence, les importations de volailles sont passées de 130 000 tonnes en 1996 à plus de 800 000 tonnes en 2022. L’essentiel de ces importations provient des pays de l’UE, notamment la Pologne (206 000 t), la Belgique (184 000 t) et les Pays-Bas (118 000 t). Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’origine Brésil est extrêmement limitée (moins de 10 000 t) et les importations des pays hors U.E. représentent au total moins de 90 000 tonnes, soit 10 % de l’ensemble des importations de volailles.
En France, l’élevage avicole moyen s’étend sur 2 500 m2
Les exploitations avicoles françaises diffèrent quelque peu des exploitations des pays concurrents, souvent beaucoup plus concentrées et industrialisées. L’élevage avicole français moyen compte 2 poulaillers pour un total de 2 500 m2. Au Pays-Bas et en Pologne la moyenne est de 7 500 m2, en Ukraine et en Thaïlande ce sont des fermes usines qui peuvent atteindre jusqu’à 2 millions de volailles en production. La flambée des prix de l’aliment et de l’énergie peut déstabiliser la filière, extrêmement exposée à ces deux postes de coût. L’avenir de certains élevages sera conditionné par la bonne répercussion de ces coûts dans les prix de reprise par l’aval. La filière avicole garde néanmoins une forte capacité d’adaptation, notamment sur les conditions d’élevage, et une viande qui satisfait les nutritionnistes, les gastronomes, et qui fait souvent consensus autour des tables familiales.
430 000 de tonnes de volailles exportées en 2022
Du côté des exportations de volailles, l’offre française perd de son dynamisme. Ces dernières, qui s’élevaient à 900 000 tonnes dans les années 2000, ont diminué de moitié avec 430 000 tonnes exportées en 2022. 63 % des volumes sont destinés aux pays de l’Union européenne.
La France, 1er pays en nombre de races
L’autre particularité de la filière française est la très forte disparité des races et des formes d’élevage (leader européen de la production en plein air). Ces disparités sont souvent reconnues à travers des signes officiels de qualité (Label Rouge, AOP...). Près de 30 % de la production française relève de ces caractéristiques, dont les débouchés sont essentiellement à destination du marché français.
Que conclure ?
Globalement, les volailles gardent une bonne image sanitaire et de praticité chez les consommateurs, d’autant que les éleveurs ont fait d’importants efforts pour améliorer l’image de la filière, notamment avec les élevages en plein air ou le développement de la production biologique. La viande de poulet est toujours attractive et la demande est toujours en croissance. Ce n’est pas le cas de la dinde dont les consommateurs se détournent de plus en plus. La production de pintades reste toujours très réduite et concerne des clients très spécifiques, comme la restauration. Quant au canard, il subit de plein fouet la grippe aviaire, son offre a fortement diminué et les volumes de consommation ont subi la même baisse.
La filière « gras » reste soumise à des pressions sociétales autour du bien-être animal. Les éleveurs en sont conscients. Certains innovent dans les processus de gavage afin de ne pas subir d’éventuels mouvements d’opinion. Après des années de fort développement et de démocratisation du foie gras, cette filière est entrée dans une zone de turbulence avec une visibilité limitée pour les éleveurs et les transformateurs.