Se préparer et anticiper : dans le commerce
Publié le 24.11.2023
Dans l'un de nos précédents articles "Fin du cash, le clash ?", nous avons pu cerner les enjeux d'un monde sans monnaie liquide.
Une adaptation nécessaire
Les seuls investissements que nécessite le règlement en espèces actuellement, sont l’éventuel détecteur de faux billets dont le prix varie de 4 € pour un stylo marqueur à parfois 150 € pour une machine performante, le monnayeur (en usage dans les boulangeries par exemple pour l’aspect hygiène de la manipulation), l’utilisation d’un tiroir-caisse auxquels s’ajoutent le temps et parfois le coût de la remise en banque journalière de la caisse.
Les conséquences de la fin de l'argent liquide (expression pour dire libre de dettes depuis le XVe siècle) engendreront pour les commerçants de nouveaux équipements en moyens de paiement dématérialisés ou l’augmentation de leur usage. Ces outils représentent une charge pour le professionnel au titre des frais de carte bancaire, composés pour mémoire de frais tels que la commission d’interchange et les frais de réseau ainsi que la marge de l’établissement bancaire.
Bien évidemement, l’impact sera d’autant plus important que le montant du ticket moyen est faible comme chez les commerçants de proximité qui refusent parfois le paiement en carte bancaire en dessous de 10 €. Rappelons qu’un consommateur sur deux peut décider d’aller à la concurrence s’il ne trouve pas son mode de paiement facilité (CB, bracelet, smartphone…) (enquête Cofidis sur le retail, 2016).
Outre les Terminaux de Paiement Électronique (TPE) classiques des banques, certains commerçants peuvent opter pour l’achat du terminal auprès de Fintechs proposant des offres monétiques sur mesure tels que SUM’UP, Square, Yavin ou d’autres encore, tout à fait envisageable pour les prestataires et les artisans.
Se préparer, c’est donc
- Négocier dès maintenant âprement avec sa banque ses taux de commission avant l’unicité du paiement par carte bancaire.
- Comparer et choisir l’offre de TPE à l’achat ou la location et plus largement les solutions mobiles ou fices tout-en-un, indépendantes ou adossées aux banques.
Vers la digitalisation des moyens de paiement
Parmi les outils de paiement plus en vue actuellement une place importante est réservée au QR code. Le fort déploiement du smartphone auprès de la population, dont 95 % des 15 ans et plus déclarent en être équipé en 2021, et la fréquence plus coutumière des usages du QR code dopé par l’obligation du pass sanitaire, permet d’envisager un prolongement réel sur la partie paiement.
Soit le client scanne le QR Code du commerçant, saisit les informations de paiements sur une page web puis valide la transaction, soit le client génère un QR Code de paiement scanné par le commerçant à l’aide de son smartphone. Dans les deux cas, ce mode de paiement est relié à une application de paiement dédiée. Cette méthode est simple, rapide, sécurisée et fait partie des outils sans contact. Pour le professionnel, l’utilisation d’un QR code permet d’ajouter des services additionnels tels que l’envoi d’une facture électronique ou encore l’enregistrement des informations relatives au compte fidélité.
Parmi les efforts de vulgarisation du paiement, il y a les solutions pratiques par des liens sur internet. La demande de paiement est le plus souvent effectuée grâce à une URL à usage unique envoyée à un client par e-mail ou SMS, qui redirige celui-ci vers une page de paiement en ligne, où il pourra régler son achat par carte bancaire. Cela permet un paiement à distance et le professionnel est directement informé si le paiement a été validé ou refusé.
Se préparer, c'est donc
- S'intéresser aux QR Code autrement que pour créer des cartes de restaurant, s’accoutumer à la création des contenus supports pour mettre en place les QR Code avec le fonctionnement de l’application dédiée.
- Comparer les opérateurs entre eux sous l’angle des frais inhérents à la mise en oeuvre du service sur les garanties de sécurité du paiement et le niveau de réactivité pour la conformité du paiement.
Cashless : démocratisation de la dématérialisation
Très opérationnel depuis peu et à la rencontre de clientèle jeune et connectée, le cashless souvent sous forme de bracelet, de bague ou de carte est spécifiquement conçu pour pouvoir communiquer avec des terminaux adaptés, et ce au sein d'un périmètre bien défini, où l'utilisateur recharge son support cashless en payant en euro (carte bancaire) et se voit créditer des unités. Cela permet de constituer une cagnotte que le client consomme au fur et à mesure de ses achats.
Ce système peut être aussi, une dématérialisation de monnaies locales que certains commerçants acceptent déjà. 22 % des professionnels qui participent aux monnaies locales disent avoir perçu une évolution de leur chiffre d’affaires depuis leur adhésion.
L’utilisation du cashless dans un nombre limité de commerces permet, de fait, la fidélisation de la clientèle. Mais cette pratique pourrait se déployer dans d’autres domaines du tourisme, par exemple dans les campings. L’accélération de la modernisation des moyens de paiement grâce au développement des Fintech sont des phénomènes porteurs d’opportunités mais également de risques, il est important de bien se renseigner avant de se lancer.
Se préparer, c'est donc
Définir individuellement ou collectivement le périmètre et la durée d’utilisation de solutions cashless, qui peuvent êtretrès limités. C’est prévoir des modalités très simples et présentées en amont aux consommateurs sur la récupération de l’argent restant en recharge.