L'exploitation efficace d'une production de saison
Paroles d’agriculteur vous présente Eric Pauchon et Douceurs de fruits rouges. Il est l’un des premiers agriculteurs de Haute-Loire à s’installer avec pour unique activité, la production de fruits rouges. C’est en 1996 que cet altiligérien s’installe sur les terres familiales. Il fait de la production de fruits rouges son activité principale, face aux contraintes de la saisonnalité mais aussi de l’emplacement de l’exploitation, à 1 100 mètres d’altitude. Découvrez son histoire dans cette vidéo.
Publié le 18.09.2020
Vers la professionnalisation d’une activité de diversification
Quand Eric s’installe en 1996 cette activité ne sera pas, pour lui, une activité de diversification. En effet, la mise en place du Groupement d’Intérêt Économique des producteurs de fruits rouges des Monts du Velay, dont Éric est aujourd’hui le président, va être un véritable vecteur de professionnalisation et de développement de cette production. Ainsi, aidés par ce GIE, les producteurs vont œuvrer activement pour que le caractère saisonnier de cette activité n’entrave pas son développement.
Allonger la période de production
C’est un enjeu majeur pour plusieurs raisons. La première d’entre elles est d’assurer la viabilité du système. La saison de la fraise plein champs est très courte, à peine plus d’un mois. Ainsi, si une défaillance du marché, une canicule ou un autre incident climatique frappe à cette période-là, c’est le travail de toute une année qui est anéanti. Même en choisissant des variétés plus précoces et en jouant sur les écarts d’altitude entre les différents producteurs du GIE, qui exploitent entre 700 et 1 200 m d’altitude, la durée d’approvisionnement n’est pas suffisante pour fidéliser la clientèle du groupement.
Pleinement conscient de ces enjeux, Éric commence à diversifier sa gamme de fruits. Il plante des cassis, de la mûre, des myrtilles et développe la groseille. Et en parallèle, une réflexion s’engage avec le GIE sur la culture en jardins suspendus qui permet de produire des fraises de début juin à fin octobre avec des variétés remontantes. À l’étroit sur ses 7 hectares, Éric franchit le pas de la culture en jardins suspendus en 2010, peu avant l’installation de son épouse, Marielle. Ensemble, ils développent les volumes produits et mettent en place une activité de transformation de fruits en coulis, confitures et sirops. Aujourd’hui, ils exploitent l’EARL Douceurs de fruits rouges et ont créé la SARL du même nom qui commercialise les produits transformés. Outre la plus-value dégagée, ils étalent ainsi la période de commercialisation d’une partie de la production.