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Photo d'une cannette

Interview de Sarah Bambagiotti et Cyril Nedelec, fondateurs de la Brasserie Merlin

C’est en 2019 que Sarah Bambagiotti et Cyril Nedelec ont créé la brasserie Merlin dans le sud du Finistère. Ce couple a fait le choix de se former en management avec la méthode OPR© (optimisation du potentiel relationnel). Ils nous expliquent leur parcours et la genèse de leur projet.

"Nous nous sommes formés en management avec la méthode OPR© pour optimiser la communication avec tous les collaborateurs."

Régis Campion : Sarah et Cyril, vous êtes, depuis 2019, à la tête de la brasserie Merlin basée à Penmarch dans le Finistère. Pouvez-vous nous raconter ce qui vous a conduit à créer votre propre brasserie ?

Cyril : Avec Sarah nous sommes associés de la société qui emploie deux salariés : Eddy qui gère la production à nos côtés et Thomas qui s'occupe de la relation commerciale et la boutique que nous avons à Pont L’Abbé. La genèse du projet repose sur nos expériences respectives. Nous avons commencé à brasser « en amateur » lorsque nous vivions au Québec. Le côté chimiste-cuisinier m’a tout de suite plu. Et le fait de pouvoir le réunir dans un seul métier m’a vraiment attiré. Avec la partie fermentation et le choix des produits, on a la capacité de créer sa propre identité de produit. De retour en France, et en parallèle de nos activités d’architecte et ingénieure en aérospatiale, nous avons continué de brasser et nous nous sommes formés dans le but de créer notre brasserie.

 

R.C. : En 5 ans, votre brasserie s’est considérablement développée. Pouvez-vous nous retracer les grandes lignes de cette belle aventure ?

Cyril : Lorsqu’on a lancé le projet, il était double : artisanal et agricole. La brasserie devait être associée à une production de houblon. Mais quelques soucis d’épaule pour Sarah et surtout la forte activité de l’entreprise nous ont poussé à nous consacrer exclusivement à la brasserie.
La production et la commercialisation des 900 hectolitres par an nous demandent déjà beaucoup d’énergie. Sans compter la gestion d’un bar lors de la période estivale.

Sarah : Outre le produit, nous avons cherché à nous démarquer par le contenant. C’est ainsi que nous avons fait le choix de la canette pour deux raisons : la qualité et le design. Le houblon craint fortement l'exposition à la lumière. La canette est très hermétique, elle offre une bonne protection. Elle permet aussi une autre approche visuelle. Pour cela, nous nous sommes inspirés de ce qui se fait depuis longtemps sur le continent nord-américain et en Italie, où il existe une culture de la bière en canette bien plus développée qu’en France. Nous avons pu créer des visuels qui nous représentent, c’est-à-dire une alliance entre un design très contemporain, que Cyril aime énormément, et des lignes rétro ou nostalgiques que j’affectionne particulièrement. En découvrant les œuvres de l’artiste César Santillan, nous avons tout de suite « flashé » et depuis on travaille main dans la main, même s’il réside au Mexique… Enfin, l’autre avantage de la canette, c’est son poids, beaucoup plus léger qu’une bouteille en verre, ce qui permet de la manipuler plus facilement tout en étant moins cher en termes de livraison.

 

R.C. : Outre le fait de créer une entreprise dans une activité qui, à l’époque, ne comptait pas encore autant d’acteurs, vous l’avez fait en couple. Vous avez fait le choix de vous former en management et notamment avec la méthode OPR©. Pouvez-vous nous expliquer les raisons qui vous ont poussées à le faire et ce que la formation vous a apportée ?

Sarah : J’ai tout de suite pensé que cette formation serait utile pour nous et pour notre entreprise. D’une part, parce que lorsqu’on est un couple, il y a des mécanismes particuliers à adopter sur le lieu de travail. C’est-à dire qu’on n’a pas forcément le filtre qu’on a avec des collègues « classiques ». Il fallait donc qu’on sache quel type de communication nous devions adopter dans les situations professionnelles. Cette formation nous a permis d’obtenir les clés de la communication en entreprise et de mieux nous connaître pour pouvoir comprendre les autres. Ce fut bénéfique pour toute l’équipe. En effet, au début de l’aventure, nous avons fait appel à des apprentis, des saisonniers, avec la nécessité de découvrir chaque personne et de nous adapter à eux. Comme bon nombre de dirigeants, nous avons rencontré quelques difficultés avec un salarié. On se pose forcément la question : est-ce que ça vient de nous ou de lui ? Ça nous a permis de nous positionner de manière la plus objective possible pour régler au mieux le conflit.

Cyril : C’était très intéressant car ce n’est pas quelque chose qui nous était familier. Nous avons beaucoup appris. Cela tombait plutôt bien puisqu’à la sortie de la formation, nous avions les entretiens annuels qui suivaient. Cela nous a vraiment aider à les réaliser avec une trame et la capacité à être neutres, sans être influencés par l’affect, très présent dans les petites entreprises comme la nôtre. On s’aperçoit aussi que nos expériences passées nous ont donné une structure, une posture dans les échanges professionnels et que de ce point de vue-là, nous ne partions pas de zéro. Cela nous apporte autant dans la gestion de l’entreprise que dans la maîtrise du process de production de nos bières.

Les clés de la réussite

• Bien déterminer les qualités que chacun apporte au projet pour se répartir les rôles. L’un des intérêts du travail en couple est de pouvoir additionner les savoirs.

• Se former aux relations humaines et aux techniques de communication. Quelle que soit la taille de l’entreprise, ces formations permettent de mieux appréhender les relations entre parties prenantes (salariés, partenaires, clients, fournisseurs…) et celles entre associés.

• Adopter des règles de fonctionnement pour bien délimiter le périmètre professionnel de la sphère privée. Ceci est essentiel pour tout dirigeant d’entreprise et l’est encore plus pour un couple qui travaille ensemble.

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