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Témoignage client-adhérent Cerfrance

Le vignoble des Coteaux de Glanes porté par un mode de coopération original

Au nord du Lot, sur les terres de causses, chaudes et arides, Vincent Quercy trace son chemin de vigneron indépendant. Heureux d’appartenir à un collectif de producteurs réunis autour de la cave coopérative des Coteaux de Glanes, il nous présente l’histoire du vignoble et les règles spécifiques du collectif.

"La clé du succès est le niveau d'engagement de chacun"

Jacques Mathé : Parlez-nous des origines de la création du collectif ?

Vincent Quercy : En 1976, les fondateurs, y compris mon grand-père, ont imaginé le fonctionnement d’un collectif de viticulteurs dont nous suivons encore les règles aujourd’hui. Le village a toujours été viticole, mais la vigne n’était qu’une production parmi d’autres. On faisait de tout dans ces fermes du Causse : veaux sous la mère, lait de vache, bovins pour la viande, noyers, pêchers, fruits rouges… Le vin de consommation courante était commercialisé dans le Cantal. Chaque petite production avait son circuit de vente dédié.

Tout cela fonctionnait relativement bien tant que les fermes bénéficiaient d'une main-d’œuvre familiale. À partir des années 70, on assiste à une forme de spéciali­sation et la vigne est restée une production clé.

 

J.M. : La création de la cave coopérative répondait-elle à ce besoin de spécialisation ?

V.Q. : Oui, tout à fait. Sous l’impulsion d’un technicien agricole, un groupe de viticulteurs a voulu améliorer la qualité des vins pour le vendre en bouteille. Il fallait homogénéiser les techniques de conduite des vignes et de la vinification. Cela passait par de nouvelles plantations avec des cépages adaptés à la vente en bouteille, comme le merlot, le gamay ou encore le ségalin. Les huit vignerons qui ont créé la cave coopérative ont imaginé un cadre de travail et d’organisation original. Il faut dire que, sans le caractère fort du technicien agricole, l’association n’aurait pas perduré. Tous n’avaient pas les mêmes compétences dans la conduite des vignes et du travail en cave.

 

J.M. : Pourquoi ce collectif fonctionne bien selon vous ?

V.Q. : Il est impossible que chaque exploitation investisse dans une cave. L’objectif est de partager un moyen de production, tandis que chaque vigneron s’occupe de la commercialisation de son vin. La coopérative collecte du raisin qui est vinifié avec les autres raisins des coopérateurs. Ensuite, on réalise, en commun, le travail de vinification et d’embouteillage. Chacun repart avec le nombre de bouteilles qui correspond à son apport en raisin, selon le cahier des charges de l'IGP. Charge aux coopérateurs de vendre les bouteilles avec leurs propres circuits de distribution, sous l'étiquette commune de la cave coopérative.

 

J.M. : Et tout cela fonctionne depuis près de 50 ans ?

V.Q. : Oui, les pionniers ont transmis les exploitations et les générations suivantes poursuivent le développement de la coopérative avec les mêmes objectifs. Il y a toujours huit exploitations qui apportent le raisin de 50 hectares de vignes et vinifient 3 000 hectolitres de vin. Nos résultats économiques, qui ne se sont pas démentis depuis 1976, nous motivent pour continuer à collaborer. Nous avons rapidement été reconnus en obtenant l’IGP Coteaux de Glanes. Et notre espace de liberté est respecté.

 

J.M. : Comment expliquez-vous ce succès ?

V.Q. : La clé du succès est le niveau d’engagement de chacun. Pas de surproduction, pas de marché insolvable ! Chacun doit vendre les bouteilles correspondant au tonnage de raisin qu’il a livré. On ne plante que ce que l’on peut vendre, il n’y a pas de course aux hectares de vignes. Pour tous, il faut penser commerce avant de planter. Nous avons le même souci de la qualité de nos vins, car c’est le premier argument de vente. Si le collectif ne vinifie pas bien, la vente des bouteilles s’en ressent rapidement. La qualité du travail de chacun - dans la vigne ou dans la cave - est la clé de voûte de notre réussite. Il peut y avoir des tensions entre nous ou des approches différentes, mais finalement l’intérêt collectif prime toujours.

Les clés de la réussite

Pour un collectif performant selon Vincent Quercy :

1 - Positionner la coopérative comme la poutre maîtresse des exploitations.

2 - Générer un retour financier motivant, permettant d’investir.

3 - Planter uniquement ce que l’on peut vendre.

4 - Faire évoluer les compétences de chaque collecteur grâce à la dynamique du collectif.

5 - Développer les talents quand les assises financières le permettent.

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