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Betteraves sucrière récoltées

La filière de la betterave sucrière

La France est le 1er pays producteur de betteraves à sucre dans l’Union européenne, le 2e producteur mondial de sucre de betterave et le 9e mondial de sucre toute origine. C’est dire l’importance de cette filière dans l’agriculture française, avec une forte organisation professionnelle et économique.

23 700 planteurs de betterave en France

180 millions de tonnes de sucre sont produites annuellement dans le monde, issues à 80 % de la canne à sucre. Le sucre est d’abord une production tropicale. Les principaux exportateurs sont le Brésil, la Thaïlande et l'Inde. L’origine betteravière est née d’une volonté napoléonienne de s’affranchir du blocus anglais grâce à la mise en œuvre de l’extraction du sucre de la betterave.

Aujourd'hui, 23 700 planteurs produisent entre 30 et 35 Mt de betteraves en France. Les racines des betteraves sont livrées et transformées dans 20 sucreries appartenant à 5 sociétés qui extraient 4,7 Mt de sucre et 6,3 millions d’hl d’éthanol, auxquels il faut ajouter les coproduits de ces extractions, la pulpe de betterave (1,6 Mt) et la mélasse.

20 sucreries en France métropolitaine

De 1968 à 2017, la filière était régie par une organisation commune de marché qui s’appuyait sur un quota de production et un soutien au prix, offrant de bonnes opportunités économiques aux planteurs de betteraves. La réforme de 2017 a supprimé ces deux points, faisant entrer la filière dans une conjoncture plus incertaine, accentuée récemment par la suppression de certains produits phytosanitaires. Sur les 30 sucreries présentes en 2008, il en reste 20 en 2023.

370 000 ha de cultures de betteraves sur le territoire français

Les surfaces de betteraves sont passées de 480 000 ha en 2017, sur le territoire français après la disparition des quotas, à 370 000 ha en 2023.

77 % des betteraves sont valorisées en sucre

77 % des betteraves sont valorisées en sucre et 23 % sont destinées à la fabrication d'éthanol, dont la moitié en bioéthanol. Le sucre est commercialisé pour 51 % sur le marché national, 38 % sur l’UE (majoritairement en Italie et en Espagne) et 11 % sur les pays tiers. Pour l’ensemble de la valorisation sucrière, le sucre de bouche ne représente que 14 % des volumes et reste stable depuis 50 ans. Le débouché vers l’industrie agro-alimentaire est en constante augmentation et représente 71 % de l’utilisation du sucre. Enfin, les industries chimiques, pharmaceutiques et cosmétiques absorbent 15 % des volumes.

Les exportations françaises de sucre s’élèvent à plus de 1 milliard d’euros (1,016), soit 35 % de la production. Les importations (sucre de canne principalement) sont de 300 000 tonnes, soit moins de 10 % de la production. L'éthanol français est produit pour moitié à partir de betteraves. Maïs et blé se partagent le reste. Le développement du carburant E85 offre donc des perspectives à la filière.

3 opérateurs majeurs du sucre en France métropolitaine

Il existe 5 fabricants de sucre dont 3 majeurs sur le territoire métropolitain. Avec plus de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, la coopérative Téréos reste leader via ses marques Beghin-Say, La Perruche et Guarani. Elle gère 8 sucreries. La coopérative Cristal Union réalise 1760 millions de chiffre d’affaires (8 usines) avec sa marque Daddy. Enfin, Saint Louis Sucre, filiale française du groupe allemand Sudzucker (leader européen), affiche 357 millions de chiffre d’affaires (2 usines). Les deux industriels Ouvré et Lesaffre disposent chacun d’une usine en Seine-et-Marne.

Par ailleurs, il existe 5 sucreries de canne dans les DROM (départements et régions d’outre-mer) qui produisent 200 000 t de sucre. L’UE est la seule région du monde à ne pas vraiment protéger sa production sucrière contre les importations. Les droits de douane sont le seul outil actuellement, mais il existe des accords avec de nombreux pays leur octroyant des quotas d’importation à droits réduits, voire nuls. L’UE est devenue importatrice net de sucre. L’autre défi de la filière est de limiter la baisse des surfaces. Les planteurs devront limiter l’impact de l’interdiction des néonicotinoïdes sur les itinéraires techniques.


Retrouvez également nos chiffres clés sur la filière volailles de chair en cliquant ici.

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